DÉPÔT DE GERBE AVEC LA DÉLÉGATION DE BELGIQUE AU CAMP DE RIVESALTES

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« Dépôt de Gerbe avec la Délégation de Belgique au Camp de Rivesaltes
Ce samedi 15 Octobre 2016 a été organisé à 17h30, une cérémonie commémorative officielle aux stèles du Camp Joffre de Rivesaltes en présence de la Délégation Belge de l’Association Pour la Mémoire de la Shoah et de ces membres. Alors, Philippe Benguigui accueillit cette délégation dont certains membres avaient été internés dans ce Camp de Rivesaltes. Mais avant de débuter cette cérémonie, Philippe Benguigui a tenu à remercier Son Excellence Louis Jaspers, Ambassadeur Honoraire de Belgique, et son futur remplaçant, Monsieur Charpentier, d’avoir accepté de présider cette commémoration. Est aussi à saluer la présence du Colonel Christophe Corréa, Délégué Militaire Départemental des Pyrénées-Orientales, du représentant du Maire de Rivesaltes, et le soutien de Monsieur Amar Méniker, Président des Harkis des Pyrénées-Orientales. Ainsi Philippe Benguigui a pu, au cours de son discours, faire un rappel historique de ce que fut le Camp de Rivesaltes qui, en 1939, dès la mobilisation, fut utilisé comme camp de transit pour les militaires en attente d’affectation. Puis, le 10 décembre 1940, les autorités militaires mettent à disposition 600 hectares au sud de ce camp afin de regrouper les personnes expulsées d’Allemagne. La partie militaire du camp fonctionnera alors parallèlement aux camps civils de rétention qui fut officiellement ouvert comme tel le 14 janvier 1941. Il s’ensuivit que le camp de Rivesaltes passa sous le contrôle des autorités civiles du régime de Vichy. Il était ainsi affecté au regroupement familial d’Espagnols, de Juifs. de Tziganes. Des dits «  »indigents et opposants politiques » », «  »étrangers ennemis, indésirables ou suspects pour la sécurité nationale et l’ordre public » », y furent également détenus. D’une capacité de 18 000 personnes, le camp accueillit 21 000 détenus entre 1941 et 1942. Il fut fermé le 22 novembre 1942. Alors même qu’y étaient conduits les premiers internés, le statut du camp et des hommes qui y étaient retenus n’était pas clairement fixé. Il fut décidé qu’il s’agissait d’un « centre d’hébergement » pour familles. D’abord envisagé pour un maximum de 17 000 « hébergés », il était composé de 150 grandes baraques d’habitation, soit une contenance de 10 000 personnes. La particularité du lieu consista à avoir fait le choix, non pas de regrouper des familles, mais de les séparer. Il y avait ainsi des baraques pour les hommes, d’autres pour les femmes et les enfants (les garçons passaient d’un camp à l’autre à 14 ans). Au 31 mai 1941, le camp comptait 6 475 internés de 16 nationalités ; plus de la moitié (55 %) étaient Espagnols, les Juifs étrangers représentaient plus du tiers. Des Gitans furent aussi internés – bien que de nationalité française – dans ce camp pour étrangers. Le 26 août 1942, à cinq heures du matin, commencèrent les opérations de rafle des Juifs étrangers de la zone Sud et leur regroupement au Centre national de rassemblement des Israélites de Rivesaltes. Ce dernier est installé aux îlots J (femmes et enfants), F (hommes, antérieurement dédié aux travailleurs) et K (réception, criblage et triage). Il était prévu pour un effectif de 10 000 internés composé de familles et pour une durée de 15 jours. Y sont d’abord regroupés les 1 176 Juifs déjà au centre – dit le « Drancy de la zone libre » par Serge Klarsfeld. En effet, l’éminent historien de la déportation et de la Shoa nota que du 4 septembre au 22 octobre, le camp de Rivesaltes a joué le rôle de « Drancy de la zone libre ». Car il est indéniable qu’il a été le camp de rassemblement de tous les Juifs arrêtés dans la zone libre afin que, de là, ils soient conduits au camp de Drancy. Selon Gérard Gobitz, les convois depuis le Camp de Rivesaltes vers celui de Drancy représentèrent un total de 1 771 à 1 778 personnes déportées, dont 78 enfants. Selon les calculs de l’historienne Anne Boitel, 2 313 auraient été déportés vers Drancy, et 2251 auraient été exclus des convois par les services administratifs. Il fut mis fin à l’abominable fonctionnement de ce pseudo «  »centre d’hébergement » » le 25 novembre 1942. À cette date, il comptait 277 membres du personnel. Durant deux années, le camp de Rivesaltes aura interné environ 21 000 personnes, dont environ 5 714 au camp spécial : 2 313 ont rejoint Drancy, 2 251 ont été exclues par la commission de criblage. Sur le site sont décédés 215 internés, dont 51 enfants d’un an et moins. »

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