LA MINISTRE AU SECOURS DES OEUVRES D’ARTS SPOLIÉS PAR LES NAZIS

Avant la restitution en mars de trois tableaux par la ministre de la Culture et de la Communication, un colloque au Sénat, organisé par la sénatrice Corinne Bouchoux, a permis derniérement de faire le point sur les oeuvres d’art spoliées pendant l’Occupation. La Ministre, Aurélie Filippetti a annoncé que l’Etat allait restituer en mars à leurs ayants-droit, trois tableaux ayant été spoliés pendant l’Occupation ; à terme, ce sont vingt-huit autres oeuvres d’art qui vont être restituées, sur « un premier corpus de 145 oeuvres dont on est sûrs qu’elles ont été spoliées ». Ces premiers résultats n’ont été rendus possibles que grâce à un changement de « méthode » de la part de l’administration française. « Le vrai tournant, a souligné Aurélie Filippetti lors du colloque organisé au Sénat par la sénatrice Corinne Bouchoux, auteur d’un rapport en 2013 sur les biens spoliés, c’est que l’administration était auparavant dans une positon passive. Depuis, un an, on a inversé la démarche : le groupe de travail que j’ai créé se réunit chaque mois et cherche activement l’origine de chacune des oeuvres sans attendre que les ayants-droit se manifestent ». Résultats : Dressant un premier bilan de « l’action publique », Corinne Bouchoux a estimé que les premiers résultats du groupe de travail mis en place par Aurélie Filippetti étaient « satisfaisants », mais qu’ « il faut faire plus ». « Il faut que les musées bougent, at-elle plaidé, qu’il y ait de la transparence sur les ces oeuvres dont ils ont la garde ». Par rapport à ceux qui penchent pour une solution législative sur la question de ces biens, la sénatrice a indiqué qu’elle préférait « une intensification de l’action publique, plutôt que d’avoir une loi qui risquerait de rester lettre morte ». En revanche, l’Allemagne pourrait se doter d’un outil législatif spécifique destiné à la restitution des oeuvres d’art massivement spoliées par les nazis. Pédagogie : Pour Aurélie Filippetti, les oeuvres spoliées doivent également être l’objet d’un travail « pédagogique », notamment en direction des jeunes générations. « Il faut que l’on sache que, derrière les trois lettres de MNR [pour : Musées Nationaux Récupération] désignant les oeuvres dont on n’a pas retrouvé les propriétaires, il y a des vies qui ont été saisies par la barbarie nazie ». De même, pour les livres pillés, il faut qu’ « il y ait dans nos bibliothèques un signalement par des cartels pédagogiques ».

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