La stèle érigée à Lyon à la mémoire des quarante-quatre enfants juifs et des sept adultes déportés après la rafle d’Izieu, en 1944, « a été profanée ». « La stèle a été profanée, brisée et arrachée. Tout est enlevé », a déploré aussitôt Jean Lévy, le président régional de l’association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France (F.F.D.J.F). « Nous sommes effondrés mais nous ne baissons pas les bras. On va la reconstruire. » Jean Lévy a annoncé que les F.F.D.J.F allaient « porter plainte, avec la mairie de Lyon ». En effet, Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et actuel ministre de l’Intérieur, chargé des relations avec les cultes, a déclaré : « Cet acte lâche et odieux heurte la mémoire des victimes et constitue un affront aux valeurs de la République. » Jean Lévy soulignait le fait comme « d’autant plus grave que nous venons de célébrer les trente ans du procès Klaus Barbie », responsable de la rafle d’Izieu. Surnommé le « boucher de Lyon », Klaus Barbie, qui dirigeait la Gestapo, a été jugé en 1987 pour la rafle de ces enfants juifs et des adultes qui les encadraient dans la « colonie » d’Izieu en avril 1944. Il est aussi responsable de l’organisation d’un convoi de déportés qu’il fit partir de Lyon pour Auschwitz, le 11 août 1944. Barbie a aussi été jugé pour la rafle de 86 Juifs arrêtés rue Sainte-Catherine, au siège lyonnais de l’Union Générale des Israélites de France (UGIF), en février 1943. Cette stèle, sur laquelle avaient été inscrits les noms de toutes les victimes d’Izieu, avait été installée dans un jardin derrière le Centre d’histoire de la Résistance et de la déportation (CHRD), musée qui traite de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale à Lyon, en France et dans le monde. La stèle se trouvait près « d’une sorte de totem où sont décrites, d’une part, la vie des enfants d’Izieu et, d’autre part, l’arrestation de Klaus Barbie ». Dans un communiqué, l’Elysée a déclaré : « Violer ainsi la mémoire de la déportation est un acte indigne et lâche qui ne restera pas impuni », ajoutant : « Les auteurs de cette profanation d’une ampleur sans précédent seront recherchés et traduits en justice avec la dernière détermination ». Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a affirmé dans le même communiqué que tout sera « mis en œuvre pour identifier les auteurs de cet acte afin qu’ils aient à en rendre compte ».