Le Président François Hollande a reconnu, Dimanche 25 Septembre 2016, « la responsabilité du Gouvernement Français dans l’abandon des Harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France ». Le Chef de l’Etat prononçait une allocution dans la cour des Invalides, dans le cadre de la Journée Nationale d’Hommage aux Harkis, évoquant une « vérité implacable » et « cruelle ». C’est ainsi que le Président Hollande a parlé des « combattants qui furent privés de la protection de la France au lendemain de la guerre d’Algérie et dont l’abandon ne fut jamais pleinement reconnu par la République ». Jusqu’à 75 000 Harkis abandonnés et victimes de représailles. Le Président honore ainsi une promesse de campagne de 2012, quand il s’était engagé à reconnaître la responsabilité de la France « dans l’abandon des harkis ». M. Hollande l’avait déjà en partie fait lors de la Cérémonie d’Hommage aux Harkis le 25 septembre 2012, mais à l’époque c’était via un message lu par Kader Arif, son Ministre Délégué aux Anciens Combattants et Victimes de Guerres. Cette reconnaissance au nom de la France avait aussi été faite par Nicolas Sarkozy, en Avril 2012, lorsqu’il était encore Chef de l’Etat, huit jours avant le premier tour de l’élection présidentielle au Camp de Rivesaltes. Après les accords d’Evian, le 18 Mars 1962, 55 000 à 75 000 Harkis ont été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Quelque 60 000 ont été admis en France. Avec leurs descendants, leur communauté est estimée à 500 000 personnes. « Le drame des harkis est celui de toute la France (…) Une tâche de sang indélébile reste sur notre drapeau », a déclaré samedi soir M. Sarkozy, lors d’un meeting à Perpignan. « A travers les harkis, c’est tout notre roman national qui s’écrit : celui des femmes et des hommes du monde entier qui ont adopté la France, ses valeurs, sa nation. Parmi eux, une place privilégiée est faite aux Français musulmans morts pour notre liberté et notre drapeau. » Son ancien Premier Ministre, François Fillon, a lui estimé, sur sa page Facebook, qu’il fallait « réparer » les injustices vis-à-vis des Harkis. Il a promis, s’il est élu, « les gestes symboliques nécessaires pour remettre les pendules à l’heure et l’histoire de notre Pays où elle doit être ». Même tonalité du côté de Bruno Le Maire, qui a appelé l’Etat, dans une tribune sur le Huffington Post, à « assumer sa responsabilité » après « l’abandon indigne des Harkis ».